Surmonter la culpabilité maternelle : conseils d’une maman

Il vous arrive de culpabiliser de ne pas allaiter, de ne pas cuisiner de bons petits plats pour vos enfants, de travailler, de prendre un peu de temps pour vous… Moi, oui. Et je pense que c’est le cas de la plupart d’entre nous. Le fait de devenir parent est souvent synonyme de pression, d’incertitudes et de remises en question. Chaque décision que nous prenons est accompagnée d’un soupçon de culpabilité. Mais au fait, pourquoi culpabilise-t-on autant ? Et surtout, comment pouvons-nous la combattre ? Dans cet article, je souhaite partager mon expérience personnelle et vous donner quelques pistes pour combattre cette culpabilité maternelle. Alors, suivez-moi.

Comment se débarrasser de la culpabilité maternelle et retrouver un équilibre ?

Accepter notre imperfection et définir notre propre vision de la maternité

Avant de plonger dans le sujet, je pense qu’il est important de reconnaître que chaque parcours parental est unique. Nous faisons tous de notre mieux avec les ressources et les circonstances qui nous sont propres. La culpabilité maternelle est ce sentiment omniprésent qui nous assaille lorsque nous devenons parents. Et, je veux vous rassurer en vous disant que vous n’êtes pas seule dans ce sentiment et on peut très bien apprendre à le gérer. C’est vrai, elle ne disparaît jamais vraiment. Mais à partir du moment où nous sommes à l’écoute de notre enfant et que nous partageons de bons moments ensemble, elle s’amoindrit.

En premier lieu, il est important de reconnaître que la maman parfaite, elle n’existe pas. L’essentiel est d’accepter qu’on soit une mère imparfaite et qu’on ne puisse pas toujours être disponible. Si nous arrivons à créer notre propre image de la bonne mère, une maman qui nous ressemble, avec nos valeurs personnelles, nos aptitudes et nos réalités. Nous serons moins déstabilisés par les attentes des autres. L’objectif est de faire de notre mieux et à notre rythme pour notre bien-être ainsi que celui de nos enfants. Si notre enfant est en sécurité affective, qu’il s’épanouit, qu’il s’ouvre au monde, qu’il mange et se repose correctement, alors c’est bon.

Identifier nos besoins, éviter la comparaison et s’entourer de soutien

Il n’existe pas de solutions miracle pour ne plus ressentir de la culpabilité. Néanmoins, nous pouvons commencer par identifier nos besoins ainsi que nos valeurs pour éviter de culpabiliser et de nous sentir frustrés. Par exemple, si nous ressentons le besoin de reprendre le travail et que c’est important pour nous, il est essentiel de comprendre que cela ne fait pas de nous de mauvaises mères. Pour atténuer la culpabilité, nous pouvons trouver des solutions adaptées pour concilier vie professionnelle et vie familiale. Cela peut inclure l’organisation d’horaires flexibles, le bénéfice d’un soutien familial ou la recherche de modes de garde de confiance pour nos enfants. Il est aussi essentiel de reconnaître que cela peut être bénéfique pour nous, mais également pour nos enfants. Notre enfant doit apprendre l’absence, l’attente et les retrouvailles pour son développement. Si notre enfant est heureux même quand nous ne sommes pas là et qu’il est bien avec toutes les situations de la vie, nous n’aurons pas le sentiment de l’abandonner.

Pour en finir avec la culpabilité, il est aussi crucial de cesser de nous comparer à d’autres mères, car chaque situation est unique. Chacune de nous a son propre parcours, ses propres ressources et des circonstances différentes. Comparer notre expérience à celle des autres ne fait qu’alimenter la culpabilité et l’insatisfaction. Il est donc préférable de se concentrer sur notre propre chemin et de prendre des décisions en fonction de nos besoins et de ceux de notre famille.

Pour surmonter la culpabilité, il est bénéfique de s’entourer de personne bienveillante qui ne nous juge pas, ne nous donne pas de conseils intrusifs et qui nous rassure. Cela peut être des amis, des membres de la famille ou des groupes de soutien. Avec eux, nous pouvons partager nos préoccupations et recevoir des encouragements et des conseils positifs. L’entourage bienveillant peut nous aider à relativiser nos erreurs et à renforcer notre confiance en tant que parents.

Gérer la culpabilité maternelle en prenant soin de soi et en renforçant la communication

N’oublions pas de prendre soin de nous, de nous accorder des moments de détente et de bien-être. Et surtout, ne nous sentons pas coupables de prendre du temps pour nos propres besoins. Une mère épanouie est plus à même de s’occuper de ses enfants, n’est-ce pas ?

Il m’arrive parfois de ressentir de la culpabilité lorsque je hausse le ton avec mes filles. Notamment lorsqu’elles me dérangent en plein travail pour me montrer leurs dessins. Cependant, j’ai appris qu’il est important de reconnaître mes erreurs, de m’expliquer et de m’excuser auprès d’elles par la suite. Cette démarche est souvent libératrice, car cela permet de dissiper les tensions et de rétablir la communication. Je constate que quand je prends le temps de m’expliquer et de reconnaître mes erreurs, cela rassure également mes enfants. Ils comprennent ainsi que même les adultes peuvent faire des erreurs. Et cela renforce la communication, le lien familial et la confiance entre nous.

Dans notre rôle de parents, il est naturel de commettre des erreurs de temps en temps. Cependant, il est crucial de développer une pratique d’auto-compassion pour faire face à ces erreurs et à la culpabilité qui peut en découler. Lorsque nous nous surprenons à ressentir de la culpabilité pour une décision que nous avons prise ou une réaction que nous avons eue envers nos enfants, rappelons-nous que personne n’est parfait. 

La maternité est un voyage d’apprentissage constant. Il est normal de commettre des erreurs en cours de route. Au lieu de nous blâmer et de nous juger sévèrement. Rappelons-nous que nous faisons de notre mieux et que nous ne sommes pas de mauvaises mères. Mais simplement des parents qui sont en train d’apprendre et de grandir dans votre rôle parental.

Comment se fait-il que les mamans culpabilisent pour tout ?

La culpabilité maternelle est le fait de se sentir coupable, d’anticiper le jugement de nos pairs et de s’autoblâmer. Bien que les pères ressentent généralement moins ce sentiment, il reste parfois un véritable fardeau émotionnel qui semble peser lourdement sur les épaules des mamans.

Cette culpabilité maternelle découle des pressions sociales, de la pression familiale et des modèles d’éducation véhiculés par les médias.

La culpabilité maternelle : résultat des pressions sociales et des attentes irréalistes envers les mères

La société a souvent des attentes démesurées envers les mères. Elles sont poussées à être toujours de bonne humeur, disponible, corvéable et à ne jamais perdre patience. Et ces normes sociales peuvent créer un sentiment de culpabilité lorsqu’une mère pense qu’elle ne répond pas à ces attentes irréalistes. Alors qu’en parallèle, les pères peuvent habituellement être présents de manière plus intermittente. Cependant, il est important de reconnaître que chaque individu est unique. Certaines mères peuvent ressentir moins de culpabilité que d’autres. Tandis que certains pères peuvent également éprouver des sentiments de culpabilité liés à la parentalité.

L’influence des images de mères « parfaites » dans les médias

Nous sommes constamment bombardées d’images de mères « parfaites » dans les médias, des femmes qui semblent jongler avec aisance entre leur carrière, la maternité et un mode de vie saine. Et ces idéaux inatteignables peuvent paraître écrasants et nous laissent parfois penser que nous ne sommes jamais à la hauteur. Certaines mamans peuvent se sentir coupables de ne pas atteindre ces images de mères « parfaites », ce qui peut entraîner une baisse de confiance en soi et une augmentation de la culpabilité.

Le lien maternel et la responsabilité intense envers nos enfants

La culpabilité maternelle est un sentiment profondément enraciné qui découle du lien naturel qui nous unit à nos enfants. Depuis le lien physique établi pendant la grossesse jusqu’à la naissance, une connexion invisible persiste. Cette connexion nous impose le mythe selon lequel notre enfant dépend principalement de nous pour leur bonheur et leur épanouissement. C’est une responsabilité énorme à laquelle nous faisons face au quotidien, et cela peut occasionnellement engendrer une culpabilité dévorante.

Pressions extérieures et idéaux inatteignables

Des fois, nous nous imposons également une pression immense en projetant nos propres idées de ce que devrait être une bonne mère. Les comportements de nos propres mères, des personnes de notre entourage comme cette voisine qui a préféré se consacrer à ses enfants plutôt que de poursuivre sa vie professionnelle. Ou encore, les stars qui maintiennent leur carrière tout en prenant soin de leurs familles ne font qu’accentuer des idéaux. En tant que mamans, nous aspirons à être parfaites. Mais nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas l’être, ce qui finit par nous faire du mal.

La culpabilité maternelle pousse souvent les mamans à se blâmer pour des fautes imaginaires, basées sur leurs propres règles et idéaux. Elles se persuadent qu’elles ne font pas assez pour leurs enfants, même si en réalité, elles donnent tout ce qu’elles peuvent. Cette tendance à s’auto-critiquer et à douter de nos actions peut être extrêmement épuisante et néfaste pour notre bien-être émotionnel. La comparaison et le doute de soi peuvent engendrer des sentiments de culpabilité. Cela se produit lorsque l’on perçoit les autres mères comme étant plus compétentes ou plus accomplies.

La culpabilité maternelle, ça se passe dans notre tête et c’est la façon dont nous interprétons les choses. En fin de compte, il est essentiel de se libérer de la culpabilité maternelle et de comprendre que nous sommes la meilleure mère pour notre enfant malgré nos imperfections. Reconnaissons également nos limites et agissons avec amour et souci pour le bien-être de nos enfants. Alors, déculpabilisons et embrassons notre rôle de mère avec confiance, car nous sommes précisément ce dont nos enfants ont besoin.